Après 50 ans d’oubli progressif des programmes spatiaux Mercury (1958-1963), Gemini (1963-1966) et Apollo (1961-1972) qui mobilisaient, durant 14 ans, 400 000 personnes et apportant son lot d’innovations techniques et industrielles dans tous les secteurs. Ces programmes spatiaux ont vu tous les corps de métiers impliqués, depuis les agents d’entretien en passant par les couturières, les techniciens jusqu’aux ingénieurs et pilotes d’essai, sans oublier les calculatrices afro-américaines comme Catherine Johnson[1] qui apportaient au programme des avancées majeures, tombaient au fil du temps dans un oubli avec des pertes de compétences colossales dont certaines ont disparu.
Le lancement du programme américain ARTEMIS dont l’objectif est de construire une base de vie lunaire en vue de voyages plus lointain comme Mars va nécessiter de se réapproprier les compétences oubliées et d’en créer des nouvelles afin de répondre à de nouvelles problématiques d’avioniques, mais aussi de maintien de la vie comme l’alimentation des astronautes durant trois ans que dureront les voyages martiens. Ce sont les métiers de la science qui permettront cela.
En juillet 2019 a eu lieu le 50e anniversaire du premier pas sur la Lune avec la manifestation internationale On the Moon again.
En 2022, lors d’un échange entre un chercheur (Serge Chevrel) et un ingénieur (Hugues Alexandre) de l’OMP, il a été fait le constat d’un désintéressement des sciences par les jeunes après le bac affecté d’une baisse du niveau d’étude des étudiants arrivant dans les études supérieures, et ce, dans tous les domaines. Situation bien connue par les enseignants en écoles préparatoires depuis longtemps.
Des études montre que la diffusion des informations erronées ou fausse se multiplie, particulièrement sur les réseaux sociaux et représente un facteur aggravant à cette situation. On retrouve également un manque de dynamisme pour les sciences dans les médias alors que cela était très actif dans les années 1960 à 2000.
Serge Chevrel, Astronome à l’IRAP, passionné de la Lune et des voyages lunaires, Hugues Alexandre, ingénieur CNRS, animateur bénévole dans son temps libre et astronome amateur qui a eu l’idée lors d’une observation publique au télescope, d’utiliser une maquette 3D pour expliquer les dimensions d’un cratère lunaire. Un visiteur lui indiqua qu’avec la maquette, il se rendait mieux compte de la taille de l’objet observé au télescope.
Un an avant, ils avaient participé à une grosse manifestation à l’Union (commune limitrophe de Toulouse) lors de On the Moon Again organisé par l’association Neptunion 31.
Tous deux se dire, pourquoi ne pas utiliser l’impression 3D pour mieux faire passer les messages scientifiques et redynamiser l’intérêt des sciences en utilisant des technologies montante et accessible aux plus jeunes et au grand public.
« Lune XYZ » est né. L’IRAP soutenu le projet et le projet débuta.
Un an après, il a été fait le constat que les techniques d’impression FDM développées dans « Lune XYZ » et un projet d’IHM (Interface Homme Machine) pour rendre plus attractives les maquettes étaient transposables aux autres thématiques de l’OMP. Avec l’arrivée d’Yves Daydou (spécialiste en traitement de données), il fut décidé d’étendre au-delà du projet prototype « Lune XYZ » la recherche de médiation scientifique et de créer 3D-Média Science qui fut placé au niveau de la fédération OMP.
Le projet « Lune XYZ », piloté par ces trois acteurs et centré actuellement sur les maquettes 3D imprimées d’une portion de la Lune, s’est aujourd’hui ouvert dans 3D-Média Science à de nouveaux projets comme un démonstrateur de fonctionnement d’un bassin versant (AST Hydrologie Spatiale), un second sur comment mieux expliquer le déterminisme et l’imprévisibilité dans une prospective passé-futur-présent, couplé à l’imagination et l’imaginaire, dans les attracteurs chaotiques (CESBIO), un troisième qui sera un démonstrateur de fabrication de matériaux (IRAP) et un quatrième projet qui doit compléter une exposition sur le thème de minéraux accessible aux enfants dès 12 ans (UAR831 / GET / association délire d’encre). D’autres projets sont en cours de validation et devraient rejoindre ceux déjà soutenus par 3D-Média Sciences.
[1] Mathématicienne et ingénieure spatiale américaine qui contribua aux programmes aéronautiques et spatiaux du National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) puis de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) ou elle conduit des travaux techniques à la NASA qui s’étalent sur des décennies
